Acérer un couteau de ses propres mains est un plaisir et un challenge à la fois. On vous résume en quelques points les démarches à suivre : immerger la pierre dans de l’eau, la mettre sur une table, glisser la lame sur celle-ci, enchaîner avec l’affûtage sur les grains fins et finaliser l’opération sur du cuir.
Humidifier la pierre dans de l’eau
La première étape consiste à immerger la pierre dans de l’eau froide. Cela prend en moyenne 10 à 15 minutes pour que la matière s’imprègne un maximum du liquide. Et pour un bon aiguisage de la lame, elle devrait être très humide.
On n’affûte pas un couteau sur une surface sèche. En effet, cela augmente rapidement la température de la lame. Elle risquerait de se dilater et de se déformer légèrement au cours de l’opération. L’eau intervient donc pour abaisser la chaleur et faciliter l’action.
En plus, un tranchant trop réchauffé est difficile à manier. Il pourrait même brûler la main. Or, dans ce genre d’exercice, l’usage de gant de protection n’est pas vraiment souhaitable. L’affûtage est un art où les doigts entrent directement au contact de la matière.
Retourner la pierre sur la bonne facette
Après le trempage, retirez la pierre de l’eau et placez-la sur une surface plane, stable et capable de supporter une certaine pression. Dans quel sens la poser ? Mettez-la verticalement par rapport à votre lame. Il faut commencer à aiguiser sur la partie la plus rugueuse avant d’enchaîner sur la zone la plus lisse.
Le premier côté de la pierre correspond aux gros grains tandis que le second concorde aux grains plus fins. Pour faire simple, vérifiez les chiffres imprimés sur les côtés comme 200 et 1000 par exemple. La plus petite valeur indique la surface du gros grain. Plaquez donc la face lisse contre la table et démarrez votre opération.
Travailler vos gestes
Maintenant, vous pouvez débuter par des gestes basiques. Tenez le couteau avec votre main droite et plaquez la lame sur la surface. Placez ensuite vos doigts (de la main gauche) sur cette dernière.
Après, effectuez des mouvements en forme d’arc. Gardez une inclinaison constante de 15° ou de 20° pendant l’action au niveau de la lamelle. Aussi, faites en sorte que tout le tranchant touche la pierre. Si vous aiguisez un couteau pour la première fois sur une caillasse, pas la peine de vous précipiter. Vos gestes devront être plutôt lents et uniformes, mais non rapides et variables.
Appliquer la même pression sur toute la lame
L’aiguisage d’un couteau sur une pierre est une question de précision. Il faut libérer la même pression quand vous bougez la lame. Cela permet d’avoir un tranchant linéaire. Évidemment, ces gestes ne s’apprennent pas en un jour. Mais, à force de vous appliquer, vous finirez par les maîtriser.
A contrario, un appui différent à chaque attaque n’est pas efficace. Cela va recréer un nouveau coupant sur la lamelle. Le risque est d’avoir un tranchant discontinu. Ce type de problème se rattrape difficilement, car il faudra refaire entièrement l’aiguisage, perdre davantage de matière et de temps.
La lame d’un couteau peut varier d’un modèle à un autre. Des fois, elle est plus compacte. Et d’autres, elle paraît plus souple. Dans tous les cas, jugez par vous-même la pression adaptée pour chaque variante.
Passer sur l’autre facette
Après avoir achevé avec un côté de la lame, vous pouvez désormais passer sur l’autre. Il suffit donc de répéter les mêmes gestes que précédemment. Ainsi, appliquer la même pression sur l’acier et attaquer avec le même angle de contact.
Toutefois, rajoutez un peu d’eau sur la pierre pour la garder humide. Testez également sur une feuille de papier votre tranchant à la fin de cette étape. Vous remarquerez que le couteau arrive à couper plus ou moins net. Et certes, le résultat n’est pas tout à fait correct, mais la différence est palpable entre l’avant et l’après-aiguisage.
Enchaîner sur les grains fins
À présent, retournez la pierre et continuez à aiguiser sur la surface la plus lisse. Cette zone est conçue pour effectuer la finition. Les grains fins qui la composent attaquent légèrement l’acier pour le rendre plus joli et plus tranchant.
Cette fois-ci, il faut réduire l’inclinaison du coutelas. Au lieu d’avoir un angle d’opération de 15°, optez pour une valeur de 10°. Puis, glissez l’ustensile sur la surface avec un peu de pression. Si vous plaquez trop fort, la lame pourrait s’affiner de trop.
Enfin, essuyez le canif et répétez le test avec la feuille de papier. À la fin de cette épreuve, le couteau sera fin prêt à reprendre ses services. Cependant, passez-le sur le cuir afin de le faire briller.
Finaliser sur du cuir
Bien que le passage sur le cuir ne soit pas obligatoire pour une lame, faites-le pour parfaire l’aiguisage. Comment s’y prendre ? Glissez légèrement la lame d’une seule main sur la surface. Répétez le même geste sur les deux côtés du couteau avec un angle de moins de 8°.
Le rôle du cuir est de retirer les infimes bavures sur le canif. Cela améliore un tout petit peu l’efficacité du tranchant, mais surtout, cela fait briller l’acier. Pour ce genre d’intervention, assurez-vous que toute la surface de la lame passe sur le cuir. Ainsi, vous aurez un rendu bien argenté.
Autre méthode
En gros, l’affûtage d’une lame sur une pierre prend un certain moment. Un débutant pourrait passer plus de 30 min sur le même canif avec ce procédé. Donc, si vous n’avez pas le temps de mettre la main à la pâte, optez pour une nouvelle technique.
Vous pouvez, par exemple, employez un aiguiseur de couteau pas cher. C’est un outil moderne qui s’utilise aisément. Il suffit de glisser verticalement et plusieurs fois la lame à l’intérieur. Et c’est tout. En quelques secondes seulement, elle redevient tranchante. Ainsi, cet accessoire pourrait très bien vous dépanner. Cependant, même si vous pouvez y recourir à tout moment, il n’offre pas la même qualité d’aiguisage qu’une pierre.